Déjouer le danger
Conseils pour protéger les jeunes adeptes de jeux en ligne
Qu’on prenne plaisir à créer des clans ou à tirer de l’encre sur tout ce qui bouge, les jeux en ligne offrent aux enfants un divertissement amusant et une façon d’interagir avec leurs amis. Mais peu importe la plateforme utilisée pour s’y plonger – console de jeu, appareil mobile ou réseaux sociaux – la vigilance est de rigueur!
Les jeux en ligne présentent certains risques pour les enfants et les adolescents, qui vont des factures salées à la cyberintimidation. Les parents trouveront ici un aperçu des problèmes possibles et quelques conseils pour les prévenir.
Problème : Frais exorbitants
L’an dernier, un père de famille de Pembroke, en Ontario, a eu tout un choc en recevant une facture de 8 000 $ en frais XboxMD. Semble-t-il que son fils de 17 ans achetait sans le savoir une option payante après l’autre dans un populaire jeu de soccer1.
Et on est loin de l’incident isolé. Un récent sondage Angus Reid réalisé auprès de 1534 personnes a révélé que les enfants d’un Canadien sur sept ont déjà fait des achats non autorisés par l’entremise d’un appareil mobile. Même Kanye West s’est déjà vidé le cœur sur TwitterMD à propos des jeux pour enfants qui intègrent des options payantes (ou « achats intégrés »).
Les jeux « freemium » sont en principe gratuits. Ces applications permettent toutefois à l’utilisateur d’acheter des articles virtuels (p. ex., pièces de monnaie ou pierres précieuses) dont il pourra se servir pour progresser plus rapidement dans le jeu ou accéder à de nouveaux niveaux ou costumes pour son personnage. Bien souvent, les enfants n’ont pas conscience que l’achat est réel et, dans la majorité des cas, qu’il ira se refléter dans le compte de carte de crédit de leurs parents.
Les consoles de jeu de type Xbox sont munies de paramètres de contrôle parental qu’on peut activer pour contrôler le type d’applications que chaque utilisateur peut télécharger ou acheter (on peut par exemple bloquer tout téléchargement ou encore ne permettre que les applications gratuites). Les parents peuvent aussi créer un profil qui n’est pas lié à une carte de crédit pour leur enfant, ou simplement retirer leur carte de crédit du profil existant.
De même, il est possible de modifier les réglages des appareils mobiles pour empêcher les achats involontaires ou non autorisés. On trouvera les étapes à suivre pour l’iPhoneMD ici, et celles pour AndroidMD, ici.
Problème : Contenu inapproprié
La meilleure façon de prévenir cette situation est de superviser l’enfant pendant qu’il joue, mais il est aussi important de lui montrer à ne pas cliquer sur les publicités. Vous devrez peut-être lui expliquer comment distinguer les images du jeu des publicités.
La meilleure façon de prévenir cette situation est de superviser l’enfant pendant qu’il joue, mais il est aussi important de lui montrer à ne pas cliquer sur les publicités. Vous devrez peut-être lui expliquer comment distinguer les images du jeu des publicités.
Pour les ados et préados, activez les paramètres de contrôle parental et utilisez des logiciels de filtrage pour bloquer l’accès au contenu inapproprié. Le fait d’activer ces paramètres ne constitue toutefois pas une garantie absolue. Vérifiez régulièrement qu’ils sont toujours en place et jetez un coup d’œil de temps à autre à ce que regarde votre ado ou préado.
Il est aussi conseillé de discuter ouvertement des messages cachés des jeux vidéo (p. ex. stéréotypes sexuels, glorification de la violence, violence sexuelle, pouvoir, contrôle) avec votre ado et de lui expliquer qu’ils ne correspondent ni à la réalité ni à des relations saines.
Problème : La cyberintimidation
Selon un sondage réalisé en 2017 auprès de jeunes de 12 à 25 ans par Ditch The Label, un organisme britannique de lutte contre l’intimidation, un jeune sur deux aurait déjà subi de l’intimidation lors d’une séance de jeu en ligne. L’étude révèle que 64 % des personnes interrogées se sont déjà fait « troller » (comportement visant expressément à importuner les autres), 57 % ont été la cible de discours haineux et 47 % ont reçu des menaces de la part d’autres joueurs. Une personne a même déclaré : « On m’a déjà dit d’aller me suicider parce que je venais de marquer un but dans un jeu. »
La cyberintimidation est un type d’intimidation qui passe par les ordinateurs, les cellulaires et d’autres appareils électroniques. Elle se traduit par des agressions virtuelles, intentionnelles et répétées envers quelqu’un. Contrairement à l’intimidation en personne, par contre, la cyberintimidation ne connaît pas de trêve : les messages blessants peuvent arriver à toute heure du jour.
Pour les jeunes enfants, le réglage des paramètres de confidentialité ou la désactivation des fonctions de clavardage des applications et consoles de jeu peut aider à limiter les messages indésirables. Si vous avez un ado ou un préado qui aime plaisanter avec ses amis pendant qu’il joue, assurez-vous que vous connaissez ses partenaires de jeu et expliquez-lui qu’il ne doit pas accepter d’invitations à être ami ou à clavarder avec des gens qu’il ne connaît que sur Internet.
Si votre enfant reçoit un message blessant en ligne, voici quelques conseils à lui donner :
- Prends le dessus : ne réponds pas. Il est normal d’avoir envie de se défendre, mais le fait de répondre pourrait envenimer les choses.
- N’efface pas le message. Sauvegardes-en une copie pour le montrer à un adulte.
- Parle à un adulte de confiance qui pourra t’aider et trouver une solution.
- Avec l’aide d’un adulte de confiance, bloque la personne qui a écrit le message et retire-la de tes amis sur les réseaux sociaux.
- Signale le problème. Si tu reçois d’autres messages blessants, continue de les montrer à l’adulte de confiance qui pourra t’aider à signaler le problème. Tout le monde mérite de se sentir en sécurité et d’être traité avec respect.
Problème : Le leurre par Internet
Les paroles blessantes ne sont pas le seul danger lié à la communication dans les applications et jeux en ligne. Il arrive que des prédateurs sexuels utilisent les fonctions de clavardage ou de vidéobavardage pour communiquer avec les enfants et les jeunes.
En 2017, Cyberaide.ca, la centrale canadienne de signalement des cas d’exploitation sexuelle d’enfants, a reçu 45 signalements touchant les jeux en ligne; de ce nombre, 22 % étaient des cas de leurre et 75 % justifiaient une retransmission à la police. En fait, plus tôt cette année, le Centre canadien de protection de l’enfance a diffusé une alerte Cyberaide.ca à propos de Roblox, une populaire plateforme multijoueur en ligne sur laquelle des enfants de moins de douze ans ont reçu des messages suggestifs et des demandes de rencontre en personne.
Il est utile de rappeler à votre enfant ou à votre ado que les autres joueurs peuvent mentir sur leur identité. Expliquez-lui qu’il doit se méfier de ce que les gens disent en ligne et éviter à tout prix de divulguer des renseignements personnels comme un mot de passe ou le nom de son école, ou encore d’envoyer des photos à d’autres joueurs.
Expliquez-lui également que si un autre joueur l’invite à clavarder ou à converser en vidéo sur un autre site, il doit d’abord vous demander la permission. Dites-lui qu’un jeune ne doit jamais accepter de rencontrer quelqu’un qu’il a connu en ligne sans qu’un parent ou un tuteur soit présent.
Peu importe l’âge de l’enfant, il faut aussi l’encourager à écouter son instinct. Si une conversation ou une situation en ligne le met mal à l’aise, il doit mettre fin à sa session et parler de ce qui s’est produit avec un adulte de confiance.
Que peut-on faire de plus?
Les parents peuvent en outre prendre d’autres mesures pour veiller à la sécurité de leurs enfants en ligne.
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Avant de laisser votre enfant jouer à un jeu, examinez-le vous-même :
- Convient-il à l’âge de votre enfant?
- Offre-t-il un moyen de signaler le contenu ou les comportements inappropriés?
- Comprend-il une composante interactive (p. ex., clavardage) et est-il possible de désactiver cette fonction?
- Est-il possible d’empêcher les achats intégrés?
- Le jeu comporte-t-il des publicités qui mènent à d’autres sites?
- Activez les paramètres de contrôle parental des consoles et protégez-les à l’aide de mots de passe. La plupart des consoles vous permettent aussi de bloquer ou de restreindre l’accès à certains contenus en ligne.
- Créez vous-même les données de connexion des jeunes enfants, y compris les mots de passe. Assurez-vous de connaître les mots de passe et pseudonymes de vos ados et préados, ainsi que le nom des personnes avec qui ils jouent et bavardent en ligne.
- Enfin, la communication est essentielle. La sécurité en ligne, le choix des jeux et les partenaires de jeu sont des sujets à aborder régulièrement avec vos enfants. Il est aussi important de leur dire qu’ils doivent vous prévenir, sans craindre de se faire priver de leurs jeux ou d’Internet, si quelque chose les met mal à l’aise dans un jeu en ligne.